Carnets de route

Précédent jeudi 25 août 2005 Suivant

La nuit fut plutôt bonne et nous montons à l’étage de notre gîte prendre notre petit déjeuner islandais. Christophe demande une fois de plus du lait chaud à nos hôtes puisqu’il a encore du mal à se faire aux habitudes alimentaires matinales de ce pays. MoutonsEmilie, elle, s’efforce de se nourrir de ce que propose le petit déjeuner islandais …
Retrouvailles avec notre Jimmy qui réclame déjà à boire ! C’est que ça consomme ces petites bêtes là ! Quelques kilomètres suffisent à trouver une station essence dans la petite ville d’Hella. Nous en profitons pour faire quelques achats alimentaires dans un 11/11 juste à côté. Nous repartons les bras ‘chargés’ de vivres : yaourts, ‘pain’ et chips …
Toujours sur la Nationale 1 dans le Sud du pays, nous roulons en direction de l’Est alors que l’on distingue sur notre gauche la silhouette d’un volcan parmi les plus célèbres d’Islande : le mont Hekla ! Un petit détour sur la piste 264 puis 268 s’impose pour quelques clichés à distance … Retour sur nos pas pour reprendre la fameuse N1 toujours en direction de l’Est.
Un spectacle magnifique nous attend tout au long de cette route coincée entre l’Océan Atlantique et sa platitude à droite et les montagnes polymorphes à gauche. Les chutes d’eau sont nombreuses mais celle de Seljalandfoss attire particulièrement l’attention avec sa taille et sa visibilité précoce. Nous décidons d’approcher de plus près ce débit hydraulique impressionnant ! Le vent souffle très fort et le coin est vraiment très bien aménagé avec un petit pont de bois, un parking et un sentier menant au pied de la cascade. Le volume d’eau et la force du débit sont impressionnants ! Le petit sentier mène derrière l’eau, au creux de la montagne. On peut aisément faire le tour du tube d’eau se jetant de la montagne. Nous grimpons sur ce sol humidifié par les embruns de la cascade et nous pressons le pas car avec le vent, l’orientation de la chute d’eau varie énormément. C’est peine perdue, en quelques secondes nous sommes trempés, le vent dans sa clémence légendaire vient de nous envoyer la cascade sur le dos. Lorsque nous arrivons enfin à l’abri, sous la pierre de la montagne, les gens qui nous précédent s’inquiètent de notre état étant donné la force des éléments. Nous ne sommes QUE trempés … Le bruit est assourdissant et l’impact de l’eau à l’arrivée monstrueux, c’est saisissant ! On se demande d’où peut provenir cette eau qui coule aussi massivement et en permanence ? Photos !Mouette
Pour ressortir de derrière la chute, nous allons jouer au même jeu avec le vent mais de l’autre côté avec peut-être un peu plus de succès cette fois-ci. De toute manière, il a déjà gagné, nous sommes déjà trempés ! Nous regagnons la voiture en empruntant le petit pont de bois qui enjambe la rivière beaucoup plus calme à quelques dizaines de mètres de la violente chute des eaux.
Direction Skogafoss maintenant, une autre chute d’eau. Celle-ci n’était qu’un heureux imprévu dans notre parcours !
Skogafoss est aussi visible de la route nationale 1 mais lorsque l’on vient de l’Ouest, on la découvre au dernier moment après une grosse montagne s’avançant vers la route. Nous faisons d’ailleurs demi-tour, pensant avoir raté la route qui y mène mais un second demi-tour s’impose sur le chemin emprunté puisque celui-ci ne mène pas ailleurs qu’à une ferme. Au milieu du chemin, une mouette semble bien mal en point …
Après avoir trouvé la bonne route, nous accédons au parking de Skogafoss. Le soleil brille et c’est une chance en ce lieu ! Il nous offre ainsi arcs en ciel sur arcs en ciel. Cette chute est beaucoup plus large que celle de Seljalandfoss mais un peu moins haute (62 mètres contre 65). Un double arc en ciel nous attend à notre approche. C’est magnifique ! L’appareil photos bouillonne !
Un escalier de bois et de fer permet d’accéder au sommet de la chute. Il monte rude mais nous sommes courageux ! N’est-ce pas Emilie … nous grimpons parmi l’herbe verte avec une vue splendide sur les alentours : dans notre dos l’océan, de l’autre côté de la rivière des moutons et une ferme et à notre gauche la Fimmvörðuháls. Nous surplombons maintenant Skogafoss et le vide est impressionnant, il faut être prudent pour les photos ! Quelques instants pour apprécier le spectacle et nous redescendons vers le parking. La beauté du site nous pousse à quelques clichés supplémentaires avec nous et les arcs en ciel en vedette.
Retour sur la N1 pour s’engager vers Vik, la ville la plus méridionale du pays. La particularité du coin réside dans le noir du sable des plages. Ici les rochers sont ciselés par l’eau et balayés par le vent. Des aiguilles rocheuses se dressent au milieu des flots, ce sont l’arche de Dyrhólaey et les rochers de Reynisdrangur. Face à ces formes étranges, l’heure de notre pique-nique a sonné. Un pique-nique qui se déroulera dans la voiture pour cause de rafales violentes et de fraîcheur de l’air. Le soleil brille pourtant …
Petite balade digestive sur la plage afin de constater que le sable est bien noir et que la mer a vraiment une force inouïe pour sculpter les rochers qui la bordent. Une pause de quelques minutes sur les galets sombres au soleil et l’on repart vers notre port d’attache du soir : Kirkjubæjarklaustur. Vous avez bien lu ! Mais pour vous aider, nous vous fournissons tout de suite le diminutif utilisé pour nommer cette ville : Kirkja.
La route se fait tranquillement et les distances sont toujours aussi impressionnantes. Au bout d’un moment, le temps s’assombrit et devant nous, nous apercevons un gros nuage de fumée. Nous entrons dans ce nuage mais celui-ci ne semble pas être de la fumée en fait. Nos premières hypothèses de volcan ou autre phénomène en cours tombent à l’eau. Il semble que ce soit une tempête de terre car le sol est recouvert d’une couche poussiéreuse noire qui doit tourbillonner dans le vent. Ces conditions durent pendant de nombreux kilomètres pour peu à peu s’estomper mais la visibilité était vraiment très réduite ! Nous arrivons à Kirkja … L’endroit est paisible et un chemin plus ou moins cahoteux nous mène jusqu’à notre ferme du jour. Plusieurs petits ‘chalets’ parsèment la propriété et le nôtre se trouve à l’extrême Ouest. Nous déposons nos affaires et décidons d’aller découvrir la chute d’eau du coin et de faire ensuite une balade dans les très jolies montagnes entourant la ville.
Petite halte en chemin pour approcher Stjórnarfoss, petite cascade baignée de soleil. Quelques moutons sont un peu effrayés par notre présence et grimpent bien vite au flan de la montagne. Mais leur curiosité les empêche de trop s’éloigner …
A l’autre bout du village, nous accédons à Systrafoss, la chute des sœurs. L’eau glisse le long de la paroi montagneuse et se sépare en deux autour d’affleurements rocheux. On peut grimper le long de son lit mais le chemin n’est pas facile. Je décide de faire une photo en m’installant sur un rocher au cœur de l’eau pensant faire croire sur le résultat que je me trouve au milieu de la cascade. Accroupi, le cliché est pris …
Après vérification, ma ceinture ne porte plus de trace de mon téléphone mobile pourtant présent quelques instants auparavant. Non ! Il n’est pas tombé dans la cascade ! Nooon …
Pourtant, il semble bien que si ! Une battue succincte sur le chemin parcouru ne donne rien, je plonge donc la main sous la pierre sur laquelle je me suis perché pour m’assurer que le Sagem n’est pas coincé dessous. Rien !
10 minutes se sont déjà écoulées depuis la perte du téléphone quand tout à coup, il surgit des flots ! Emilie l’aperçoit tout de suite et commence à dévaler la pente en criant « là, là ! » dans l’espoir de le rattraper plus bas. Je saute sur une pierre et m’empresse de l’attraper. C’est bien lui ! Est-il vivant ? Peut-être pouvons-nous le réanimer ?
ChaletsRetour à la voiture et démontage de mobile. On traverse la ville pour nous garer au flan d’une montagne que l’on envisage d’apprivoiser. MyX-5 (en pièces détachées) va rester au soleil sur le tableau de bord du 4X4 pour sécher un peu …
Après avoir observé les colonnes hexagonales basaltiques de Kirkjugólf, commence l’ascension de cette fin de journée. D’une pente douce au départ, la montée se termine en escalade. Un sommet en cache un autre et ainsi de suite. Nous sommes surpris de découvrir à l’arrivée une grande étendue d’eau de laquelle se jette sûrement Systrafoss (simple supposition). Le lac est calme et nous apercevons de l’autre côté des chevaux. Du vent et peu de bruits ... La descente se fait sans encombre et il est maintenant l’heure de trouver à manger dans ce patelin. Ce sera pizza ce soir ! Petite taille pour gros budget : environ 15 euros pièce !
Nous regagnons notre ferme pour notre première nuit ici et pour un petit coup de sèche-cheveux pour la mise en plis du téléphone portable...

Islande - 2005